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Manon 2 min

Blackbird version Grasset

Comment justifier l’achat de cet album… En me promenant dans les allées du dernier Salon du livre de Montreuil où les livres sont décidément plus séduisants les uns que les autres, celui-ci m’a tout simplement plu par sa sobriété et la bouille attendrissante, il est vrai, de son protagoniste, un petit merle noir (quoique rouge sur la couverture). Il s’agit là de Mon oiseau, écrit par Christian Demilly et illustré par Marlène Astrié, publié aux éditions Grasset Jeunesse.

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Un doux compagnon de la chanson

Le printemps est encore loin, je sais. Mais y’a-t-il une saison particulière pour évoquer le chant des oiseaux ? Le petit garçon qui nous raconte cette histoire, lui, n’y manque pas. Attaché à cet oisillon qui volera un jour de ses propres ailes, le héros nous décrit à la fois le comportement de son compagnon et à la fois ses propres états d’âme.

Ce petit être, il l’a recueilli au creux de sa main lorsque celui-ci s’est blessé, lui a donné – si l’on peut dire – la becqué et l’a écouté chanter. Un jour, il le sait, son oiseau s’envolera « parce qu’il a sa vie d’oiseau à vivre ». En attendant, c’est auprès de son ami volatile qu’il trouve réconfort lorsqu’il est perdu, même si leur langage est différent. Car qu’ils se comprennent ou non, « son chant, c’est lui, et lui c’est [s]on oiseau ».

 

Une lecture (en)chantée

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Fusant à toute allure au milieu des branchages d’une forêt aux couleurs d’automne, haut perché sur des lignes de haute tension sur un ciel bleu magenta, ou piquant une tête au beau milieu des fleurs, ce petit oiseau nous en fait voir de toutes les couleurs. Illustré avec délicatesse par des teintes aquarelles qui renforcent la tonalité douce et légère de l’ouvrage, le récit nous emporte grâce à des dessins qui semblent tout droit issus de pochoirs. Le récit est simple, aussi délicat et épuré que le sont les illustrations :

« Mon oiseau ne se demande pas pourquoi il mange, pourquoi il vole, pourquoi il chante : il mange, il vole et il chante. »

L’histoire entend trouver une petite oreille d’enfant qui saura, j’en suis certaine, s’attacher autant à cet oiseau (dont l’allure n’est pas sans rappeler un certain Caliméro) que le narrateur de cette histoire.

Une jolie histoire en somme à raconter par des parents qui se demanderaient à leur tour si le futur chant de leur progéniture leur sera toujours compréhensible en grandissant, ou qui s’inquiéteraient de la voir quitter le nid. Ils trouveront en tout cas un certain réconfort en suivant ce petit oiseau qui s’envole peu à peu… pour mieux revenir ensuite ! (Je ne vise personne. Elle se reconnaîtra).

 

Mon oiseau, de Christian Demilly et Marlène Astrié, éditions Graset Jeunesse, février 2014.

 

En bonus : écoutons un autre chant tout aussi doux que le merle noir ci-dessus…

 

 

 

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