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Manon 3 min

Djangologie

Avis aux lecteurs qui manqueraient de motivation ! Je vous recommande cette semaine de mêler littérature jeunesse et musique. Il y a quelques mois ont été réédités quatre livres-audio qui m’avaient jusqu’à maintenant échappés, ceux de la collection « Découverte des musiciens », publiée chez Gallimard Jeunesse. Celui qui a retenu mon attention est l’ingénieux Django Reinhardt, écrit par Stéphane Ollivier, illustré par Rémi Courgeon et raconté par Lemmy Constantine.

 

Django_Reinhardt_Gallimard

 

Ça swing !

À peine a-t-on commencé la lecture que le CD audio entonne la tonalité du morceau In the still of night. L’ouvrage s’ouvre en douceur et en musique, avant que la voix du narrateur débute à son tour pour y raconter le texte qui figure dans l’album. C’est précisément ce rythme qui balance entre musique et paroles qui en fait toute la richesse. Dans cet ouvrage, la musique donne un rythme entraînant au récit. Du même coup, le tempo de la lecture et celui de l’écoute sont parfaits. En parcourant les pages et/ou à l’écoute du CD, on prend le temps d’apprécier la musique, d’observer les images ; bref, de découvrir la vie de Django en toute simplicité. Que ce soit pour écouter Les Yeux Noirs, Honeysuckle Rose, Night and Day ou encore le somptueux Nuages, qui achève le livre, le lecteur se laisse entraîner.

 

Les voyages (en roulotte) forment la jeunesse

À une écoute riche s’ajoutent des informations toutes aussi précieuses. En commençant pour la vie du musicien enfant, l’histoire nous plonge de façon concrète dans sa vie de petit garçon, facilement abordable pour un petit lecteur qui peut aisément s’identifier au personnage. Sauf que, bien sûr, Django n’est pas enfant comme les autres. À six ans, il déniche un banjo et le travaille déjà « sans relâche » :

Combien de fois Négros [sa mère] a-t-elle retrouvé Django endormi sur son instrument, les doigts gonflés de s’être entraîné jusqu’à l’aube ?

À treize ans, il se fait engager professionnellement pour la première fois et impressionne rapidement les musiciens qui l’entourent. Cinq ans plus tard, se produit le passage tristement connu de l’incendie de sa caravane qui lui vaut deux doigts paralysés… Ce qui ne l’empêchera pas de développer un véritable jeu de génie, virtuose et incroyable, après dix-huit mois d’entraînement. Django est décidément un personnage époustouflant, conclut-on naturellement à la fin de la lecture et de l’écoute.

 

Mon avis

D’abord un peu déçue de découvrir un ouvrage à l’esthétique documentaire, au texte noir sur fond blanc, j’ai progressivement changé d’avis au fil de mon avancé dans le récit. L’oscillation entre les photos authentiques et les illustrations délicates de Rémi Courgeon, permet finalement d’apporter la fantaisie qu’un documentaire n’offre pas toujours. De fil en aiguille, on traverse la vie entière de Django, à la rencontre des grands qu’il y a côtoyés : le fidèle violoniste Stéphane Grappelli évidemment, Armstrong que Django admire et que l’on croise sur un vinyle, le grand saxophoniste Coleman Hawkins inspiré par la guitare puissante de Django, et même Duke Ellington avec qui il a eu la chance de jouer en 1946 à New York. Sur un fond de musique tsigane qui alterne avec la voix du narrateur, tous les procédés devraient séduire le lecteur avide de curiosité et d’émerveillement. Pour les plus curieux, des détails minutieux sont ajoutés aux légendes des photos, aidant à appréhender le contexte dans sa totalité, et toujours ponctués d’une petite question interpellant le lecteur. Et vous, que pensez-vous de Django ? 😉

 

Django Reinhardt, écrit par Stéphane Ollivier, illustré par Rémi Courgeon et lu par Lemmy Constantine, coll. Découverte des musiciens, Gallimard jeunesse, réédition octobre 2015.

Prix : 16,50 €

Pour les 6-10 ans (et plus !)

Avis de lecteurs

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