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Ariane Baste Morand 2 min

Le anti-héros de ma jeunesse

Je me souviens très vivement ce que ce roman a provoqué en moi. Depuis toujours, je lisais des histoires construites, ayant un but distinct et suivant une trame logique. Ma rencontre avec The Catcher in the Rye, L’Attrape-coeurs en français, m’a émerveillée car elle ouvrait un tout nouveau champ de la littérature : un champ où le niveau de langue, bien que simple, exprime parfois bien plus qu’un style ampoulé, et où les événements peuvent sembler s’enchaîner au hasard mais construisent en fait une ambiance et une psychologie de personnage extrêmement complète et irrésistible. C’est LE roman qui nous enlève toute envie d’être prétentieux quand on en vient à la littérature.

Bien que ce chef-d’oeuvre n’ait pas été particulièrement destiné à la jeunesse, je le recommande d’autant plus fortement aux adolescents (dès 14 ans). La richesse en émotion et en intelligence que contiennent ses pages transforme et ouvre les esprits de la manière la plus touchante possible.

Notre protagoniste, Holden Caulfield, est un jeune homme de 17 ans qui vient de se faire renvoyer de son école à cause de ses mauvais résultats. Il a du mal à se sentir coupable, il n’aimait pas cette école de toute façon. Holden rentre à New-York, la ville où habitent ses parents, mais il décide de rester dans un hôtel pendant quelques temps avant de rentrer les voir et leur annoncer son renvoi. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que ses trois jours de vagabondage seront pour lui une confrontation avec la dure réalité mais aussi avec lui-même.

Holden nous invite dans sa tête, une tête bien faite d’adolescent mal dans sa peau mais doté d’un humour exquis. Il montre du doigt ce monde adulte qu’il ne comprend pas et rit, et pleure, dans son coin. C’est un monde qui fait peur et qui n’est pas juste, et le jeune lecteur se retrouve dans le personnage de Holden et son incompatibilité avec ce monde.

Je qualifierais ce livre de «Roman de la maturité» (une expression toute fraîchement inventée par moi-même si je ne m’abuse) car Holden, tout comme le lecteur, retire énormément de ce récit, et c’est comme cela que l’on grandit.

The Catcher in the Rye de J.D. Salinger, publié aux éditions Little, Brown and Company en 1951, n’a pas pris une ride. La traduction française paraît chez Robert Laffont en 1953.

Ariane

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