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Ariane Baste Morand 2 min

Prix des sorcières 2016 : L'Arbragan

« Moi je suis ce qu’on appelle un solitaire. Je fais les choses tout seul. Et n’allez pas croire que ça m’embête. »

La place du narrateur est occupée par un petit bonhomme au bonnet en forme de noisette. Comme il le dit lui-même, il est un peu différent des autres parce qu’il ne ressent pas le besoin de s’entourer des autres. Pas comme monsieur Buvard et ses copains qui jouent à la pétanque, pas comme les frère Godillard qui traversent des rivières en radeau, ni comme Anne-Ludivine et ses copines qui chassent les papillons.

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« Quand on est pas pareil ou qu’on est original, ça fait rire les gens ou pire : ça les dérange. »

Mais ça ne dérange pas le petit garçon au bonnet en forme de noisette. Lui, il a son arbre : Bertolt. Perché sur ses branches, il peut voir le monde sans être vu. Il peut voir monsieur le curé qui arrose ses saint-joseph, la femme du boulanger qui se fait griller, madame Briscard qui dévalise le cerisier du père Griotte, et ainsi de suite… Il voit aussi tous les habitants de son arbre : les oiseaux, les insectes, les écureuils. Il se passe autant de chose dehors que parmi les branches de Bertolt.

Un printemps pourtant, lorsque tous les arbres forment des bourgeons, les branches de Bertolt, elles, restent nues. Le petit garçon part à la recherche d’une solution pour habiller son arbre défunt.

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Lauréat de la catégorie Premières Lectures du prix Sorcières 2016, L’Arbragan propose une entrée en douceur grâce à son bel équilibre entre dessins et texte. L’usage des pastels qui viennent s’ajouter aux traits noirs du crayon donnent un effet féérique aux touches de couleurs sur la page. L’écorce de Bertolt comporte une infinité de couleurs confondues.

Quant au texte, Jacques Goldstyn nous ravit avec sa poésie et parfois même ses rimes. On rencontre aussi des termes tels que «dantesque» et «escogriffe» qui donne une raison aux enfants d‘ouvrir un dictionnaire ou tout simplement de demander à leurs parents.  C’est un éveil qui ouvre un nouvel horizon des mots, qui donne goût à la langue.

Plein de belles leçons !

L’Arbragan, de Jacques Goldstyn, juillet 2015 aux éditions de la Pastèque.

Ariane

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