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Kummba 3 min

Une maison pour enfants particuliers

En cette période d’Halloween, c’est l’occasion pour les plus courageux d’entre nous de jouer à se faire peur. Et pour cela, nous avons exactement ce qu’il vous faut : un univers mystérieux, quelque peu angoissant et rempli de créatures monstrueuses, celui de Miss Peregrine et les enfants particuliers écrit par Ransom Rigg.

 

Chez Miss Peregrine

Jacob, jeune américain de 16 ans, part à la découverte du passé de son grand-père, Juif polonais recueilli dans une maison britannique durant son enfance au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ce voyage va le mener bien plus loin qu’il ne le pensait dans un univers étrange peuplé d’enfants particuliers, de monstres et de bien d’autres mystères.

 

Le livre : un jeu de piste particulier

Le récit pose beaucoup de questions qui trouvent leurs réponses tout au long de la lecture. Comme Jacob, le lecteur veut comprendre le passé si mystérieux du grand-père. Et plus on plonge avance dans l’enquête, plus l’on s’enfonce dans un univers sombre et fantastique, car la maison dans laquelle le grand-père a vécu une partie de son enfance, abrite des enfants qui possèdent tous un pouvoir particulier.

Ce qui ajoute à cette ambiance, ce sont toutes les photos parsemées çà et là dans le roman et qui viennent compléter quelques descriptions du narrateur. Un homme soulevant une énorme pierre, une petite fille qui lévite, un jeune homme recouvert d’abeilles… Ce sont de véritables photos d’époque à partir desquelles l’auteur a tissé son récit. On admire alors la création sous la contrainte de Ransom Riggs.

Le résultat est très efficace : un récit d’aventures bien ficelé avec une ambiance angoissante et parfois même vraiment effrayante.

 

Tim Burton aux manettes

Qui mieux que ce cher Tim Burton pouvait rendre compte de cet univers particulier ? Si dernièrement il nous avait un peu déçus avec une Alice au pays des merveilles un peu médiocre, il a rassemblé dans Miss Peregrine et les Enfants Particuliers toutes les qualités qu’on apprécie tant chez lui : l’effrayant et le loufoque, une bande-originale du tonnerre (bien qu’elle n’ait cette fois pas été composée par son fidèle Danny Elfman), des monstres qui ne sont pas sans rappeler ceux de L’étrange Noël de Mister Jack… 

Le monde du réalisateur, qui alterne entre la pénombre et les couleurs acidulées, est en adéquation parfaite avec celui de l’écrivain, notamment grâce au choix des acteurs. Eva Green, bien moins maléfique mais aussi sombre que dans Dark Shadows, est idéale dans le rôle de la directrice de l’orphelinat. Les enfants quant à eux nous font rêver (et frissonner) par leurs particularités.

De la même façon que l’ouvrage, l’intrigue est un peu lente à démarrer. Il faut attendre le tiers du film avant que Jacob rencontre enfin Miss Peregrine et les enfants. Mais une fois l’histoire lancée, Tim Burton nous tient en haleine jusqu’à la fin du film et parvient à adapter parfaitement à l’écran ce que l’on pouvait imaginer dans l’ouvrage. Le trailer ici pour les plus curieux. Attention, il n’est pas à l’image du film.

 

Miss Peregrine et les enfants particuliers, Ransom Riggs, traduit de l’anglais par Sidonie Van den Dries, Bayard, 2012.

Au cinéma, adapté par Tim Burton, scénario de Ransom Riggs, sorti en salles en octobre 2016.

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