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Ariane Baste Morand 2 min
Un peu d'histoire !
Marie Sauzon est un écrivain cachée dans une agricultrice.
Chloé adore passer ses vacances en Ardèche. Enfin le silence et la campagne à perte de vue. Elle peut laisser le collège derrière et se consacrer à ses activités favorites : cuisiner avec sa mémé, faire des siestes au soleil, jouer avec le chat. Mais ce qu’elle préfère par-dessus tout, c’est accompagner son pépé dans les champs et faire la cueillette des poires de la ferme de ses grands-parents. Manuel, son grand-père, passe des heures sur un banc à contempler la campagne d’un air pensif. Ce que Chloé ne sait pas, c’est que devant ses yeux se substitue le paysage de l’Andalousie, sa terre natale.
Pour Chloé, Manuel est un pépé ordinaire. Il lui fait des blagues et prend sa défense quand mémé joue la carte de la sévérité. Il serait même un peu chochotte …
« C’est bizarre, mais ce n’est jamais pépé qui tue les lapins. C’est toujours mémé, elle n’a pas peur, elle les égorge d’un coup sec. Pépé, c’est un sensible ! Il n’oserait pas tenir un couteau entre ses mains … »
À chaque fin de chapitre, Chloé laisse la place à la voix de son grand-père. À travers ce récit croisé, l’auteure nous ramène à la guerre civile espagnole et à la lutte des Républicains contre l’armée de Franco. Manuel a 19 ans et il part au front pour sa patrie. Tout à coup, sa vie bascule. On lui met une arme dans les mains, on lui donne des camarades qui deviendront des frères. La solidarité et l’entre-aide façonnent des liens indestructibles entre eux.
« On rentre dans le calme, chacun vaque à ses pensées. Dans le rétroviseur, pépé semble très concentré. Mémé a les yeux rivés sur la route, cramponnée à la poignée. Je regarde par la fenêtre et repense aux embrassades de pépé et de son ami, à la chaleur de leurs étreintes, telles celles que l’on s’offre entre frères. »
L’auteure nous raconte aussi l’exil de Manuel en France, banni de son propre pays par Franco.
« Puis on nous fouille, on nous demande de poser nos armes sur un amas de ferraille. Voilà ce qu’il reste de nos combats. Des cadavres de fusils que nous abandonnons à notre tour.
Ça y est, c’est fini.
Je rends mon coeur. »
Un roman bouleversant sur une zone orageuse de l’histoire, pourtant remplie d’amour et d’espoir. Une écriture simple qui traduit bien assez l’atrocité d’une vie de résistant, de soldat puis de réfugié. NB : Larmes de joie et de tristesse, parfois confondues, sont à prévoir !
Marie Sauzon retrace ici l’histoire vraie de son grand-père.
Un devoir de mémoire fidèle et touchant.
Dès 13 ans !
Si tu m’avais raconté de Marie Sauzon est paru en 2015 aux éditions Oskar.
Ariane
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