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Manon 2 min

Curieux voyage au bout de la nuit

Que diriez-vous, pour une fois, de lire une histoire qui fait peur ? Enfin en tout cas, une histoire qui a l’air de faire peur. Oui ? Pas vraiment le choix. Hop, ouvrons La bête de mon jardin, un album étonnant réalisé par Gauthier David et Samuel Ribeyron, publié aux Éditions du Seuil.

 

Même pas peur

« Un soir, elle était là.

Dans les buis que l’on voit depuis ma chambre,

à la lisière de la forêt,

LA BÊTE »

« Un soir, il était là.

Dans le jardin qui borde la forêt, comme un festin,

L’ENFANT »

Qui n’a jamais soupçonné qu’un monstre se cachait sous son lit ou derrière la fenêtre de sa maison ? C’est le cas de ce petit garçon qui chaque soir, semble apercevoir une bête. Téméraire, armé de sa lampe de poche, il ose enfin franchir la porte de sa chambre à la tombée de la nuit pour en avoir le cœur net, et découvrir ce qui se planque parmi les buissons qui bordent sa maison. En vain.

Pourtant, la bête est là. Par l’odeur alléchée, à son tour de l’observer, intriguée par cet énergumène qui approche à pas de loup. La tentation de s’avancer est grande. Mais habituée aux humains et leurs dangers, elle sait bien qu’au moindre cri, quelqu’un surgira de la maison pour défendre le petit être. Elle connaît leur pièges, leur fusil. Pourtant, elle ferait bien de ce mignon garçon, une seule bouchée….

Une peur bleue

Si la peur devait être incarnée par une couleur, laquelle choisiriez-vous ? Les auteurs se sont tournés vers le bleu et le vert qui inondent les pages de cet album, elles oscillent entre l’atmosphère inquiétante et l’atmosphère rassurante. Cerné de noir, de mystère, on observe ce gosse attendrissant qui ne se laisse pas abattre par ses craintes.

Une particularité de cet album fort appréciable : la parole est aussi à la bête. De son point de vue, on voit l’enfant tout petit qui au loin, s’agite dans tous les sens. On la voit hésiter, flairer et finalement partir en quête, “les babines retroussées”. Observer le petit par le trou de la serrure. Seulement voilà, hormis ses yeux, cette bête nous non plus, ne la voyons pas… Fruit de nos angoisses et des rumeurs passées ou réel monstre ? Au lecteur de décider 😉

 

Sur le pas de la porte

À la recherche de cette bête mystérieuse, nous sommes plongés au cœur des angoisses de notre héros. Par un jeu de découpage – il y a des trous d’une page à une autre – , l’observation est au premier plan de cette lecture. Les fenêtres et les portes jusqu’au trou de serrure laissent déjà entrevoir la page suivante, car il s’agit ici de partir nous aussi en quête, et de plonger au beau milieu d’une forêt intrigante. À vous de mener l’enquête !

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