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Stéphanie 3 min

Le Retour de Mary Poppins : enchantement et poésie

Comme beaucoup de monde, j’étais à la fois excitée et effrayée par la perspective du Retour de Mary Poppins. Après un film exceptionnel qui a marqué mon enfance, comment envisager une suite à la hauteur ? Finalement, j’ai pris mon courage à deux mains et acheté une place de cinéma. Et heureusement, car ce chef d’œuvre mérite d’être apprécié sur grand écran !

Quand tu seras grand…

Tout d’abord, il est important de préciser qu’il s’agit d’une suite et non d’un remake. Certes, le personnage de Mary Poppins n’est pas interprété par la même actrice, mais les clins d’œil et références entre les deux films sont suffisamment nombreux pour ne laisser aucun doute. De plus, Emily Blunt n’a rien à envier à Julie Andrews – malgré tout l’amour que je porte à Dame Julie. À la fois sévère et enjouée, elle sait mettre au pas les petits et les grands !

Et cela tombe bien, car justement, les enfants Banks sont devenus adultes et font face à de nouveaux problèmes. Veuf, Michael a du mal à gagner sa vie tout en faisant bonne figure devant ses enfants. Heureusement, il peut compter sur l’aide de sa sœur Jane pour garder les pieds sur terre ; mais la vie de celle-ci ne semble pas vraiment plus remplie et épanouie que celle de Michael. Il était grand temps qu’un vent de folie douce vienne balayer tout cela !

Une émotion à fleur de peau

Pour un film familial, Le Retour de Mary Poppins n’est pourtant pas exempt de tristesse et de moments plus sensibles. La chanson de Michael consacrée à sa femme m’a fait monter les larmes aux yeux, et les trois enfants sont beaucoup plus matures et raisonnables – et donc émouvants – que leur père au même âge. Il est très touchant de les voir décidés à protéger leur famille coûte que coûte, tout en savourant encore la fantaisie espiègle de leur nourrice si particulière.

Cela donne lieu à des scènes magiques au fond d’une baignoire ou à l’intérieur d’un vase en porcelaine. Dans l’esprit des romans de P. L. Travers, l’animation se mêle alors au réel pour mieux nous faire rêver. Pas de copier/coller du film de 1964, même lors de références évidentes – comme le personnage de Meryl Streep que l’on trouve la tête à l’envers, ou l’arrivée attendue des manchots. La nouveauté est toujours suffisante pour retenir notre attention, et la bande originale magistrale. Ah, les musiques…

Underneath the Lovely London Sky

Fan de Lin-Manuel Miranda depuis plusieurs années (et son apparition remarquée dans How I met you mother), je m’attendais à retrouver toute l’énergie et le talent d’Hamilton dans Le Retour de Mary Poppins. Quelle surprise quand je me suis rendu compte qu’il était cette fois « seulement » acteur ! Marc Shaiman et Scott Wittman sont crédités comme compositeurs et paroliers, et ils s’en sortent très bien. Comptines entraînantes ou tendres berceuses, musiques rythmées ou chuchotées, tout est là. Avec, bien sûr, la part d’optimisme qui nous permet d’avancer envers et contre tout – jusqu’à l’endroit où se retrouvent les choses perdues. Et un allumeur de réverbères qui nous met du baume au cœur…

Seul petit bémol : j’ai vainement attendu une reprise de la BO du premier film. J’aurais par exemple adoré finir sur Let’s go fly a kite ! Et il n’était peut-être pas nécessaire de mettre en place une quête si explicite d’un document précis, comme un but à atteindre pour sauver la situation. On aurait pu être un peu plus subtil à ce niveau. Mais ne boudons pas notre plaisir devant un film qui fait presque un sans-faute ! Sans oublier une pléthore de guest stars et seconds rôles utilisées à bon escient : Julie Walters, Colin Firth, Angela Lansbury et Dick van Dyke.

• Rob Marshall, Le Retour de Mary Poppins, Walt Disney Pictures, 2018.
Découvrez la bande-annonce.

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